Daniel Silverman est un écrivain un peu has-been vivant à San Francisco. Issu d'une famille juive, il est athée et homosexuel. Ses difficultés à joindre les deux bouts font qu'il ne peut résister à l'invitation à donner une conférence dans une petite ville du Minnesota, un premier janvier, moyennant une somme rondelette.
Mais la conférence en question promet d'être atypique. Qui l'invite ? Les frères de l'Église évangélique réformée libre dans le Christ. En quelle qualité ? En tant qu'humaniste juif. Voilà qui s'annonce diablement compliqué, mais il se promet qu'il ne fera que l'aller-retour.
Les exceptionnelles conditions météorologiques vont en décider autrement.
Le pitch est explosif. Avant même d'attaquer la première page du roman, on se doute que tout cela va tourner au vinaigre. Je ne savais pas trop à quoi m'attendre avec ce roman. Intelligent et stylé, il vous réserve des moments très drôles, quelques rebondissements plutôt bien sentis et une réflexion sur les religions et leur histoire souvent passionnante.
Mais j'avoue être un peu resté sur ma faim. Peut-être parce qu'il s'agit d'un roman difficile à cerner. Pas facile de le faire entrer dans une case, un genre. Du coup, et c'est aussi une question de culture personnelle, j'ai passé une bonne partie de la lecture à me demander à quel moment le récit allait basculer dans le fantastique, l'horreur ou même le gore. La réponse tient en un mot : jamais. Nous sommes en présence d'une histoire réaliste, bien que tirée par les cheveux.
Quoi qu'il en soit, je ne vais pas déconseiller sa lecture qui fut pour moi agréable, amusante et souvent intéressante. Mais sans effet "waouh".
"Le Diable et Daniel Silverman" est édité en France par Le Cherche midi.