Dans un futur indéterminé, mais que l'on devine proche, les chasseurs de rêves ramènent des objets de collection de leurs escapades oniriques nocturnes. Ces objets en vogue, sortes d'ectoplasmes sans forme précise et périssables, ont de nombreuses vertus et trouvent leur place dans les musées et chez les collectionneurs. Mais à quel prix pour les chasseurs de rêves dont certains finissent, le cerveau détruit, dans un hospice ?
En voilà une bonne idée de départ, avec un thème et une ambiance qu'on aurait pu croiser dans un roman de Philip K. Dick dans les années 60.
La dualité entre l'existence morose de David Sarella1 - le personnage central - et ses trépidantes aventures en rêves nous entraîne dès le départ vers les profondeurs du récit. On a hâte de lire la suite.
Hélas, j'ai trouvé que la "réalisation" n'était pas à la hauteur des thèmes abordés, pourtant ambitieux. Serge Brussolo nous livre un roman qui parait bien trop court et son récit semble manquer singulièrement de profondeur et de développement.
J'aurais aimé trouver plus de profondeur, par exemple, dans l'évocation des quelques personnages principaux, qu'il s'agisse de ceux du monde réel - David bien sûr, mais également Marianne qui aurait pu faire un personnage en tous points remarquable - ou ceux du monde des rêves.
J'ai eu l'impression, à la lecture du roman, que l'auteur soulève des thèmes en or, mais sans jamais se donner la peine d'aller plus loin, quasiment, qu'une simple évocation.
En bref, une grosse déception pour un roman pas désagréable à lire, mais beaucoup trop frustrant. D'autant plus que j'ai adoré lire, il y a quelques semaines, "la nuit du bombardier" du même auteur.
"Le syndrome du scaphandrier" est publié en France chez Folio SF.
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le personnage principal de "la nuit du bombardier" porte le même nom. ↩︎