Il en a fallu du temps ! Amazon commercialise depuis peu le Kindle sur le marché français. L'appareil ne m'intéresse pas, du fait de sa fermeture et de quelques limitations techniques. Mais son prix de vente de 99 euros et l'aura du leader mondial ont l'immense mérite de réveiller un marché français jusqu'alors presque complètement atone. Impossible en effet de nier le lien entre la sortie du Kindle 4 et la baisse du prix des autres lecteurs commercialisés. Booken, le français, a tiré le premier. Puis Sony avec son PRS-T1 bien moins cher que les modèles précédents. Et enfin la FNAC qui s’associe avec le canadien Kobo pour former un duo au potentiel commercial très prometteur.
Certes, tous ces modèles restent souvent un peu plus onéreux que le Kindle. Mais ils offrent pour la plupart de solides arguments qui jouent clairement en leur faveur.
En premier lieu, ils sont tous compatibles avec le format “ePub”, choisi également par Apple sur ses iBidules. C’est un signe fort. Le Kindle, de son côté, ne supporte pas ce standard et s’entête à promouvoir son format propriétaire basé sur le vétéran Mobipocket, racheté en 2005. Quelque part, c’est un tour de force : Amazon réussit ici à être plus fermé qu’Apple !
En second lieu, la plupart des concurrents disposent d’un écran tactile, là où le Kindle de quatrième génération se contente d’un écran “simple”. Cette limitation, associée à la suppression du clavier physique qui équipait les précédentes générations rend délicates certaines opérations comme la recherche ou la prise de notes. L’écran tactile offre un tout autre confort dans ce domaine, ne serait-ce même que pour la simple navigation dans les contenus.
Pour ma part, j’ai craqué il y a quelques jours pour le dernier reader de Sony. Cela faisait longtemps que cela me démangeait, car la lecture sur iPhone, c’est vraiment pas ça. Face aux écrans LCD, même les meilleurs y compris l'iPad, l’encre électronique demeure imbattable pour le confort de lecture. Dans ce domaine, le Sony PRS-T1 est un excellent appareil, compact, confortable, rapide et léger.
Reste que, quel que soit le lecteur, l’important n’est pas là. Ce qui compte, ce sont les contenus. Et là-dessus, le marché français est clairement à la bourre. Les livres électroniques en français ? Trop rares. Et surtout trop chers. Il y a urgence pour ne pas louper cette (r)évolution technologique. À mon sens, en dehors des nouveautés, le livre électronique doit s’imposer avec force comme une alternative de masse aux livres de poche. J’espère que l’arrivée d’Amazon et la contre-offensive de la FNAC seront les déclencheurs concrets à un démarrage nécessaire.
Pour terminer et pour aller plus loin, je vous conseille très vivement la lecture de l’excellent blog eBouquin, totalement incontournable pour se tenir au courant de l’actualité francophone dans ce domaine.